Un TGV pollué volontairement à Berne
Des inconnus ont répandu de l'acide butyrique jeudi matin dans un TGV qui circulait entre Zurich et Paris. Le train a dû être arrêté à Neuchâtel pendant plus d'une demi-heure.
Des passagers ont été soignés par le Service d'intervention sanitaire.
La police cantonale de Neuchâtel a confirmé à l'ATS qu'il s'agissait bien d'acide butyrique, selon l'examen du chimiste cantonal dépêché sur place. Ce dernier a aussi retrouvé la fiole dans le wagon de tête, un wagon de première classe, a indiqué l'officier de police Frédéric Hainard.
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Comme le liquide nauséabond a été déversé en tête du train, l'odeur s'est répandue facilement par les conduits et la ventilation dans les voitures qui suivaient. Les passagers ont été pris de nausées et ont ressenti des maux de gorge, des sensations de brûlure avec la bouche sèche.
Acide répandu à Zurich
Selon M. Hainard, des voyageurs incommodés sont déjà descendus des premiers wagons à Berne pour monter dans d'autres voitures plus éloignées. Cela semble indiquer que l'acide butyrique, qui sent le «vomi» ou «les oeufs pourris», avait déjà été déversé à Zurich, estime l'officier de la police neuchâteloise.
L'agent de train a signalé le problème entre Zurich et Berne, confirme le porte-parole des CFF Jean-Louis Scherz. Le TGV a quitté Zurich à 07h18 et pénétré en gare de Berne à 08h23. Trois minutes plus tôt, un écrit revendiquant l'acte était envoyé à une radio locale zurichoise, qui le faxait à la police zurichoise à 08h32, a précisé un porte-parole.
175 passagers déplacés
Lorsque le train est arrivé à Neuchâtel, à 09h08, les effets de l'acide butyrique étaient tels que le TGV a dû être arrêté une bonne demi-heure. Il fallait s'occuper des passagers incommodés et contrôler le train. Deux gendarmes de la police neuchâteloise, trois pompiers, une ambulance et son équipe et le chimiste cantonal étaient à l'oeuvre. Personne n'a été blessé.
Les trois voitures en tête du train, les plus touchées, ont été fermées. Les quelque 175 voyageurs qui s'y trouvaient, dont des voyageurs de première classe, ont été déplacés dans des voitures plus à l'arrière, en deuxième classe. «Tout le monde a trouvé une place assise», selon M. Scherz.
Le TGV est finalement reparti un peu après 09h30 en direction de Pontarlier (F). Il aurait dû quitter Neuchâtel à 09h08.
Des polices divisées
L'incident a aussi été l'occasion pour ces deux polices d'un échange de critiques sur leur collaboration par médias interposés. Les Neuchâtelois ont tiré les premiers en affirmant qu'ils avaient été informés trop tard par les Zurichois, qui ont riposté en assurant qu'ils ont aussitôt pris contact avec les CFF et dès que possible avec leurs collègues neuchâtelois.
ATS/dsz